Quignard, Pascal

Villa Amalia

Loin devant les villas sur la digue, elle se tenait accroupie, les genoux au menton, en plein vent, sur le sable humide de la marée. Elle pouvait passer des heures devant les vagues, dans le vacarme, engloutie dans leur rythme comme dans l'étendue grise, de plus en plus bruyante et immense, de la mer.

Comments

[sosoperi]

Un style assez surprenant. Très dépouillé... mais qui en l'occurence donne justement son charme au récit. En toile de fond, la musique, la mer... et l'histoire d'une femme qui largue absolument tout.
L'écriture est très synthétique, les phrases nues, mais ce sont des phrases que j'ai du relire plusieurs fois (ou doucement) pour bien en assimiler toute la substance.
Je n'avais jamais lu Quignard, la trame de ce roman m'a rappelé des romans de Modiano que j'ai bcp lu à une époque, mais avec un style plus percutant.
Je pense que j'en lirai d'autres (peut-être un des livres de son cycle du "Dernier Royaume", si j'arrive à m'accrocher à la rudesse du style).