Tolstoï, Leon

Anna Karenine

La quête d'absolu s'accorde mal aux convenances hypocrites en vigueur dans la haute société pétersbourgeoise de cette fin du XIXe siècle. Anna Karénine en fera la douloureuse expérience. Elle qui ne sait ni mentir ni tricher - l'antithèse d'une Bovary - ne peut ressentir qu'un profond mépris pour ceux qui condamnent au nom de la morale sa passion adultère. Et en premier lieu son mari, l'incarnation parfaite du monde auquel il appartient, lui plus soucieux des apparences que véritablement peiné par la trahison d'Anna. Le drame de cette femme intelligente, sensible et séduisante n'est pas d'avoir succombé à la passion dévorante que lui inspire le comte Vronski, mais de lui avoir tout sacrifié, elle, sa vie de femme, sa vie de mère. Vronski, finalement lassé, retrouvera les plaisirs de la vie mondaine. Dans son insondable solitude, Anna, qui ne peut paraître à ses côtés, aura pour seule arme l'humiliante jalousie pour faire vivre les derniers souffles d'un amour en perdition. Mais sa quête est vaine, c'est une "femme perdue".

Comments

[sosoperi]

Effrayée au début par le volume (858 pages en petits caractères), je l'ai finalement lu très vite... (à raison de 150 pages/jour !!!).
C'est très bien écrit, tout en restant très fluide et agréable à lire.
Attention : je précise qu'à mon sens, il ne faut cependant s'y atteler que quand on a du temps devant soi : je ne serai jamais parvenue au bout à raison de 10 pages par jour, après une journée de boulot et les enfants dans les pattes.
Je l'ai lu lors d'une longue convalescence au cours de laquelle j'ai apprécié de pouvoir me poser pour lire ce genre de pavé !

On s'attache vite aux différents personnages. Les descriptions de la campagne et de la vie mondaine russe sont très belles et on ne s'ennuie pas, bien que sur le fond, il ne se passe pas grand-chose.
C'est un beau récit qui traite des sujets essentiels : la naissance, la mort, l'amour, l'infidélité.
J'ai apprécié de lire Anna Karénine juste après La Princesse de Clèves.
Tous deux traitent avec bcp de finesse de la passion amoureuse (et coupable) et il est intéressant de voir comment le sujet est traité à des époques différentes, dans des pays différents mais avec dans les 2 cas des portraits si précis de la "haute" société !